Color of the sun

Le quotidien d’Oscar et Jessica, deux enfants aveugles, à Budapest.

Le choix de filmer des enfants aveugles en plans-séquences presque toujours fixes, a l’effet inattendu de ressusciter une expressivité du cinéma direct perdue à l’ère de la télé et d’internet où chacun a trop conscience de son image. Oscar et Jessica n’ont pas les réflexes de pose ou les attitudes faussement embarrassées que nous adoptons spontanément devant l’objectif et la gestuelle dont ils accompagnent leurs paroles, les intensités incorporées de la joie et de la curiosité, la spontanéité des gestes de tendresse (peut-être un peu volés par une caméra dont on n’est pas toujours sûr qu’elle se signale) ont quelque chose de saisissant, comme si le plus familier s’élevait à l’inédit. L’intelligence de la réalisation est de comprendre qu’il n’y avait dans ces séquences rien à appuyer, pas besoin d’effets, juste à trouver le cadre. (Antoine Garraud)