Édito (2016)

Édito (2016)

Depuis longtemps, j’avais envie que le Festival exprime plus clairement son positionnement politique. Et qu’il assume certaines responsabilités en tant qu’événement qui rassemble un public plutôt jeune.

Si certains thèmes sont très présents dans les films que nous recevons (les migrants, la vieillesse), d’autres sont presque absents, ou alors souvent traités de manière télévisuelle ou dans une forme strictement militante, sans proposition cinématographique. En plus des questions comme le féminisme, le genre, l’écologie, les relations libres, j’avais envie de travailler certains sujets qui me semblaient dangereusement oubliés, ou presque redevenus tabou, comme la prévention des IST. Je faisais circuler ces envies dans ma tête, en cherchant des idées qui répondraient à ces questions d’une manière créative, ludique et qui s’intégrerait au Festival.

C’est dans ce contexte que j’ai rencontré l’oeuvre de Camille Ducellier. Son travail s’affronte à plusieurs sujets de ma longue liste, auxquels s’ajoute le thème de la spiritualité, que je n’aurais jamais osé proposer et que je gardais niché dans mon côté brésilien et intime. J’ai été pressée de l’inviter au Fidé et j’espère qu’elle vous ensorcellera aussi.

Suite à ça, en parcourant la liste des films sélectionnés, agréable surprise : il y a plein de femmes, non  ? ! On compte. Elles sont pour la première fois au Fidé, plus nombreuses que les hommes : 19 réalisatrices, 14 réalisateurs.

Flávia Tavares

 

L’esprit du festival

Avant de rejoindre l’équipe du Fidé, je fus un spectateur enthousiaste du festival. Je n’ai pas manqué un jour des deux précédentes éditions. C’était non seulement l’occasion de découvrir des œuvres diverses et singulières mais de constater aussi à quel point les jeunes générations de documentaristes pouvaient faire preuve d’une folle invention visuelle.

Réaliser un documentaire relève parfois du travail d’orfèvre : la captation va de pair avec la création. Comment peut-on façonner à partir de la matière brute du réel un point de vue, un regard sur le monde ? Selon Jacques Aumont, «  le cinéma est, de bien des façons et à bien des titres, un art de la rencontre. Dans la filiation des frères Lumière, filmer, c’est aller, tout simplement, à la rencontre du réel, du plus lointain au plus familier  ». Il s’agirait en somme de (re)-découvrir le monde par le prisme d’autres regards. De nouveaux regards.

Aussi, le Fidé soutient et défend avec constance cette création effervescente qui élargit notre champ de vision, renouvelle le documentaire et offre à son public un espace propice à la découverte, l’échange et la réflexion.

Pour cette nouvelle édition, l’équipe du festival a redoublé d’efforts pour vous offrir une programmation foisonnante, avec des rencontres et des débats, avec pour invité d’honneur le réalisateur Alain Cavalier à qui l’on doit les superbes Irène, Pater et Le paradis. Tout cela dans une ambiance conviviale propice au dialogue.

Antoine De Dulca