Apnée

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Une enfance révolue, refoulée longtemps, reprend vie dans l’espace intime, et confiné d’une baignoire, l’espace d’un instant.

Comment représenter la renaissance d’un trauma ? Ce film y parvient, tout en retenue, par une maîtrise de l’écriture de soi, du décor, et du contrepoint sonore. Cet effet de sourdine, propre à la tragédie, ménage un suspense et une pudeur rare malgré l’intensité des souvenirs réapparus dans ce huis clos du bain. Cette tenue donne toute sa force au propos traumatique et lui donne une portée universelle, jamais sensationnelle ou voyeuriste. Que l’on soit concerné ou non par ces nuits de l’enfance, ce film impressionne par son habileté de mise en scène du passé réincarné et du corps blessé. (Benjamin Delattre)