My Home Video

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Andreas Boschmann

My Home Video contribue au défi purement cinématographique de matérialiser au mieux des sentiments difficilement représentables, souvent anxiogènes ou plus complexes, comme le deuil. C’est une gageur. Ici c’est une réussite.
Enfants, Andreas et Vanessa perdent, dans un intervalle très court, leurs deux parents âgés respectivement de 31 et 37 ans. Le film, d’abord cruel vis-à-vis de Vanessa, la jeune sœur, voire sadique – même si le cinéaste l’érige ici en vedette – tire progressivement sa force de la nécessité interactive de son dispositif exhibitionniste et voyeur. C’est dans cette « prise d’otage » que le réalisateur opère ainsi sa propre thérapie, mais surtout tente de provoquer le deuil chez sa sœur qui ne se souvient de ses parents qu’en tant que présences fantomatiques, à l’image d’une captation vidéo analogique venant ponctuer le film. L’intégration de ces images est plutôt habile dans la mesure où elles sont renforcées par leur contextualisation au fur et à mesure qu’elles reviennent tout du long du film. Ces images deviennent des fétiches indispensables à la reconstruction du frère et de sa sœur.
Aussi, le réalisateur, souvent derrière sa caméra vient, de temps à autre, libérer sa sœur d’un cadre serré sur elle et la soutenir en amorce ou côte à côte dans le plan. Il a besoin d’elle et de son deuil pour faire le sien comme elle de lui pour la soutenir dans le cadre. (Derek Woolfenden)

VENDREDI 12 AVRIL • 21H30
MY HOME VIDEO
Andreas Boschmann
Allemagne • 2018 • 29’
Film University Babelsberg KONRAD WOLF : www.filmuniversitaet.de